Des semaines depuis.
Être nostalgique de ces états qui nous embarquent dans l’arche des émotions, des fractures, des idées, de l’amour…

L’interpénétration sensible du bâtiment français, parisien même, adossant sa vieille et connotée fonction, 
De l’intervention de l’architecte japonais,
Et de son matériau béniet de l’imbrication parfaitement ordonnée des oeuvres (à la manière d’un orfèvre maniaque) forment une géante histoire. 

Je ne sais pas bien dire si elle nous met sous cloche, nous avale nous écrase ou se présente à nous. 
Elle est en tout cas un spectacle clairement affirmé. Pas de demie mesure d’un contournement comme parfois on pourrait le sentir dans d’autres contextes. 
On est dans une rencontre immédiate à l’Histoire. Et puis une multitudes de petites s’en détachent, se séparent et racontent en chuchotant à l’oreille, avec l’humilité de leur taille, des propos plus scindés, comme des filles à leur mère, studieuses.

En tournoyant dans la spirale de ses murs presque jamais anguleux, qui deviennent lignes et fils, qui accompagnent, poussent à la marche.
On évite de s’attarder ou de se perdre dans la contemplation de l’unicité, 
Forcé de ressentir la globalité,
Au déficit du 1.
On cherche l’oeuvre, indépendante, forte, qui nous attrape frontalement pour ouvrir des dimensions intérieures, intimes et aussi plus absolues, ça marche ensemble.

Il y a des messages en strates.
Il y a des émotions en strates.
Des temporalités en strates.
Des accords, des désaccords, des constats, 
Tout tournoie, encore.


Pétrification, danse légère, marche lente, petit arrêt jamais trop long, activé par le moteur du spectateur affamé, la soif, la faim, la nourriture primale sans quoi on se sent peau de chagrin, animal du premier jour, rabougri et réduit à son état de corps avide de besoins fonctionnels.
Des joies et apaisements, d’être enfin en connexion avec d’abord et avant tout sa sphère émotionnelle si longtemps délaissée dans une période d’interdits, de barrages, d’obstruction et d’enfermement.
Sortir de cet obscur désagrément et retourner à la vie. 

Cette sphère, ce ventre d’une psychorigidité presque pathologique s’assoie lourdement dans son contexte entier de corps. 
Je ne veux pas dire ce que ça dit sur l’art.
Il y a de la violence que je veux bien regarder, considérer, écouter.
Il y a un corps à modeler à côté.